Boualem Sansal : Paris sollicite une grâce présidentielle avant le 5 juillet – LINFO.re
L’affaire de l’écrivain franco-algérien prend une nouvelle dimension. Condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie, son sort est désormais entre les mains du président Abdelmadjid Tebboune.
Boualem Sansal est incarcéré depuis huit mois en Algérie. Il est poursuivi pour atteinte à l’unité nationale. Seul le président Abdelmadjid Tebboune peut désormais décider d’une libération anticipée. La France appelle officiellement à une grâce humanitaire, espérant une issue favorable d’ici le 5 juillet, date marquant la Fête de l’Indépendance algérienne.
Sophie Primas prend position sur CNews
La porte-parole du gouvernement a déclaré que les autorités françaises utilisent les canaux diplomatiques pour plaider cette cause. Selon elle, la situation dépasse les tensions politiques et relève d’une urgence humanitaire. Elle a dénoncé le caractère injustifié de cette détention. Invitée sur CNews, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a confirmé : « La France utilise les moyens diplomatiques pour demander au président Tebboune une grâce humanitaire », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé « l’injustice et le non-fondé de cette arrestation ». Pour elle, c’est une « question humanitaire qui devrait dépasser toutes les considérations politiques ». En déplacement en Algérie, il aurait critiqué le gouvernement français sans mentionner l’écrivain.
Elle regrette par ailleurs le silence de certains élus français, pointant notamment le cas du député Sébastien Delogu qui, en déplacement en Algérie, a ignoré la situation de l’écrivain.
Un climat politique toujours tendu
La membre des Républicains l’admet, si une grâce était accordée, elle ne règlerait pas l’ensemble des « différends entre les deux pays ». L’ancienne sénatrice a évoqué l’ »histoire commune » des peuples français et algérien. Sophie Primas évoque une relation fragile, marquée par une histoire complexe et des désaccords persistants. Elle souhaite que ces tensions cessent. Pour y parvenir, elle a souligné la nécessité de « retrouver les voix de la diplomatie, de la raison et des accords qui ont été signés ». En mars dernier, plusieurs accords bilatéraux ont été suspendus, dans le cadre d’une stratégie de réponse progressive. Celle-ci reste active, selon la porte-parole, qui insiste sur une approche calme et mesurée de la part de l’exécutif.