France : sommet sur la Nouvelle-Calédonie, un après les émeutes meurtrières
PUBLICITÉ
Plus d’un an après les troubles meurtriers qui ont frappé le territoire français d’outre-mer de Nouvelle-Calédonie, le président français Emmanuel Macron réunit les dirigeants de l’archipel du Pacifique pour un sommet à Paris à partir de mercredi.
L’événement portera sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et réunira des législateurs, des personnalités du monde économique et des représentants de la société civile de l’archipel.
Il fait suite à des négociations bloquées entre les politiciens indépendantistes et anti-indépendantistes qui ont eu lieu en mai, lorsque le ministre français des territoires d’outre-mer, Manuel Valls, a organisé une réunion de trois jours qui n’a pas abouti.
Le projet de « souveraineté avec la France » du ministre, qui prévoyait l’introduction de la double nationalité française et néo-calédonienne, a suscité une levée de boucliers de la part des non-indépendantistes. À l’autre bout du spectre, les politiciens indépendantistes sont favorables à une indépendance totale, tandis que beaucoup d’autres souhaitent une autonomie accrue.
Cette fois-ci, Emmanuel Macron a annoncé que les discussions dureraient « aussi longtemps que nécessaire », afin de garantir que les questions clés soient abordées « avec tout le sérieux qu’elles méritent ». À l’heure actuelle, les discussions devraient se poursuivre jusqu’au week-end, sans qu’aucune échéance ne soit fixée.
Toutefois, le contenu et le calendrier de ce nouveau sommet restent flous.
Plusieurs discussions seront consacrées à l’économie et à l’avenir du nickel, la Nouvelle-Calédonie détenant entre 20 et 30 % des ressources mondiales de nickel, un métal qui n’est pas rare, mais essentiel dans la fabrication d’aciers inoxydables.
Le droit de voter au cœur des débats
La Nouvelle-Calédonie a été touchée par des soulèvements massifs en mai 2024, déclenchés par le projet du gouvernement français d’accorder le droit de vote à des milliers de résidents de longue durée non autochtones. Les troubles ont causé la mort de 14 personnes et des milliards d’euros de dégâts.
À l’heure actuelle, seuls les Kanaks, la population autochtone de Nouvelle-Calédonie, et les personnes arrivées de France avant 1998 peuvent voter aux élections. Cependant, depuis 1998, 40 000 citoyens français supplémentaires se sont installés dans le territoire d’outre-mer de la Nouvelle-Calédonie.
La France a organisé trois référendums en Nouvelle-Calédonie sur l’indépendance entre 2018 et 2021, dans le cadre d’un accord connu sous le nom d’Accords de Nouméa, qui fait suite à un accord de paix de 1988 ayant mis fin aux violences entre factions rivales.
Une grande majorité d’électeurs (96,49 %) a choisi de rester dans le giron de la France plutôt que de soutenir l’indépendance. Un scrutin qui n’est pas considéré comme légitime par les Kanak indépendantistes du fait de la faible participation, 43,90% des électeurs seulement ont fait le déplacement jusqu’aux urnes . Les indépendantistes avaient appelé au boycott du référendum, organisé au plus fort de la pandémie de COVID-19, qui a gravement touché la communauté kanak.
Selon le recensement de 2019, 32,5 % des autochtones kanaks, qui représentent 41 % de la population totale de la région, vivent dans la pauvreté.