300 personnes manifestent contre « le bétonnage » à Aubervilliers

Environ 300 manifestants ont défilé de Pantin à Aubervilliers ( Seine-Saint-Denis) dimanche pour la « marche climat 93 », axée contre « la destruction des terres ». Celles-ci sont la conséquence de certains projets des Jeux olympiques Paris-2024, dont celui d’une piscine récemment interrompu par la justice. « Stop au bétonnage des terres fertiles agricoles, on ne peut plus tergiverser », a martelé Dolorès Mijatovic, membre du collectif des jardins ouvriers des Vertus.

Ces jardins centenaires situés à Aubervilliers sont menacés par un vaste projet d’aménagement urbain. Environ 4.000 m2 ont été détruits en vue de la construction des annexes d’une piscine olympique, censée servir de bassin d’entraînement pour les Jeux et faciliter ensuite l’apprentissage de la natation dans cette ville populaire en manque d’infrastructures.

Le PLU à revoir

Les opposants ont obtenu une victoire significative mercredi 9 mars. La cour administrative d’appel de Paris a ordonné l’interruption immédiate des travaux démarrés fin 2021, estimant qu’ils pourraient causer « des conséquences difficilement réversibles » pour ce « noyau primaire de biodiversité ». Elle a demandé aux pouvoirs publics de revoir le plan local d’urbanisme sur lequel repose ce projet à 33 millions d’euros.

Dans un département populaire et carencé en verdure, les défenseurs des jardins demandent que les parcelles soient restituées et sanctuarisées. Des manifestants ont ouvert une brèche dans les palissades du chantier de la piscine, mais ont été aussitôt repoussés par les forces de l’ordre. Certains ont également répandu du terreau devant l’entrée de l’hôtel de ville d’Aubervilliers et ont projeté de la peinture sur la façade.

La métamorphose liée au Grand Paris

Dans le cortège se trouvaient aussi des parents opposés à la création d’un échangeur autoroutier lié aux JO près d’une école à Saint-Denis, et des élus écologistes, Insoumis et communistes, a constaté l’AFP. Samedi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France pour réclamer que l’urgence climatique soit au cœur des débats de l’élection présidentielle.

Les collectifs franciliens présents à Aubervilliers avaient décidé de tenir leur événement un jour plus tard pour « visibiliser les luttes locales ». A travers le Grand Paris, la région vit une métamorphose urbaine incarnée par de grands projets immobiliers ou de transports en commun.